Santé : une équipe de chercheurs développe des capteurs pour lutter contre les escarres

Santé : une équipe de chercheurs développe des capteurs pour lutter contre les escarresUne escarre ? C'est une dégradation de la peau longtemps comprimée, qui entraîne une perte de circulation sanguine et la formation de plaies dues à une nécrose de la peau. « Une escarre peut se déclencher en quelques semaines et mettre des mois à guérir », alerte Jean-François Feller, Professeur à l'UBS.

Ce mal touche les personnes immobilisées longtemps en position assise ou allongée, et ces plaies creusent la peau, parfois jusqu'à l'os. Personnes âgées ou porteuses d'un handicap en sont souvent victimes, et pour elles « l'escarre, c'est vraiment une double peine » déplore l'enseignant-chercheur.

Un problème devenu le cœur d'un projet mené par Jean-François Feller, également responsable du groupe de recherche Smart Plastics à l’IRDL, et inscrit dans la toile collaborative de Handicap Innovation Territoire (HIT). Dans ce cadre, il développe des systèmes capables de suivre le développement des plaies. 

« Nez électronique »

Comment éviter les escarres ? Grâce à la mise au point de capteurs très particuliers. Les premiers analysent la répartition de la pression du corps du patient sur le fauteuil ou le lit et permettent de prévenir l’apparition des escarres. Pendant que d'autres examinent l'ensemble des molécules produites par le corps humain.

Ces derniers capteurs sont des « nez électroniques ». Très sensibles, ils sont capables de faire la différence entre une empreinte olfactive (une odeur) contenant des centaines de composés organiques émis par le corps et qui contient des biomarqueurs des escarres, et une empreinte qui n'en contient pas. Ces capteurs vont permettre de suivre l’évolution des plaies.

 

Vers un système portable et miniaturisé

L’équipe travaille en collaboration avec des établissements médicaux. « Aujourd’hui, on tire le bilan d’expériences préliminaires réalisées avec Kerpape. Nous avons déjà pu analyser des pansements prélevés sur des personnes en situation de handicap, et nous cherchons à établir de nouvelles collaborations, notamment avec l'hôpital de Vannes. »

« À terme, on souhaite miniaturiser le système du nez électronique pour le rendre portable et intégrable dans un pansement ou un vêtement. Une communication sans fil pourrait ensuite envoyer un diagnostic dans un téléphone portable par exemple. »

 

 

Crédits photographiques : ©Université Bretagne Sud. Service Communication