La recherche sur le genre à l’UBS : un état des lieux
La recherche sur le genre à l’UBS : un état des lieux Dans le cadre du mois du genre, une journée d’études a été dédiée à la recherche. Objectif : dresser l’état des lieux des travaux menés sur le genre à l’UBS.

« Je suis agréablement surprise : le genre est un objet de recherche de plus en plus présent ici » constate Véronique Mehl à l’issue de la journée. Maîtresse de conférences en histoire ancienne à l’Université Bretagne Sud et membre du laboratoire TEMOS, Véronique Mehl fait aussi partie du collectif qui a piloté l’organisation du mois du genre à l’UBS.
Conférences, évènements, ateliers… en mars le public a été invité à réfléchir et échanger autour des questions d’égalité de sexes, d’identités et de sexualités. « La recherche, est une mission fondamentale de l’université. Il était logique de lui consacrer une journée lors de ce mois du genre » souligne-t-elle.
Une recherche riche
Une dizaine de chercheurs et chercheuses ont répondu à l’invitation et se sont retrouvés à la Maison de la recherche à Lorient. Certains se connaissent déjà, d’autres non. « Faire connaissance était l’un des objectifs de cette journée » précise Véronique Mehl.
Premier constat : les travaux sont nombreux et variés à l’UBS. « Plusieurs profils se sont retrouvés. Pour certains, le genre est au cœur de leurs recherches. Pour d’autres, c’est plus occasionnel » explique Véronique Mehl. « Sur les 4 thèses que je dirige, 3 abordent le genre » a noté Isabelle Durant, Professeure de littérature comparée et chercheuse au laboratoire HCTI. « Les questions de genre ne sont pas centrales dans mon travail, mais elles sont là, elles sont venues progressivement » raconte Pauline Pilote, Maîtresse de conférences en études anglophones, également membre du laboratoire HCTI. Elle qui travaille plus spécifiquement sur le roman historique américain se questionne aussi désormais sur la représentation féminine, ou les autrices passées à la trappe par exemple.
Histoire, littérature, droit, sciences de l’éducation, études hispaniques ou anglophones… Les disciplines représentées étaient diverses, tout comme les thématiques abordées. « On a parlé santé, rapport à l’argent et au pouvoir, révolution et militance en histoire… », énumère Véronique Mehl.
Des défis partagés
Au-delà des sujets de recherche, cette journée a aussi été l’occasion d’échanger sur les problématiques communes. « Selon les disciplines, le genre n’est pas toujours reconnu comme un objet d’étude légitime », explique Véronique Mehl. En droit, par exemple, il reste un champ émergent pour les juristes, alors qu’il est déjà bien implanté en études anglophones.
La question de la légitimité des recherches est un vrai enjeu. « Certains évitent même d’utiliser le mot genre lorsqu’ils présentent leurs travaux, pour ne pas porter le flanc à la critique ».
Autre point soulevé : le lien entre recherche et engagement militant pour l’égalité. « Certains l’assument pleinement. D’autres moins. Mais lorsque cet engagement est revendiqué, il peut devenir un argument pour ceux qui contestent la démarche », observe Véronique Mehl.
Et après ?
À l’issue de cette journée, « on a une meilleure visibilité sur la recherche dans les labos » conclut Véronique Mehl. Et surtout « chercheurs et chercheuses ont envie de collaborer. Ce mois du genre peut être une vitrine de notre recherche, mais aussi un incubateur. Projet de recherche ? Colloque ? Tout reste à inventer. L’envie est là, maintenant il faut construire. »
Crédits photographiques : ©Université Bretagne Sud. Service Communication