Cécile, stagiaire en diététique à l’UBS, a enquêté sur l’alimentation des étudiants

Cécile, stagiaire en diététique à l’UBS, a enquêté sur l’alimentation des étudiantsCécile Geeraerts est étudiante en BTS diététique. Elle vient de clôturer un stage de 5 semaines au sein du service de santé étudiante (SSE). Sa mission : enquêter sur l’alimentation des étudiants. Elle nous partage ses résultats.

Pourquoi s'intéresser à l'alimentation des étudiants ?

L’entrée dans la vie étudiante est un moment charnière : cela correspond à l’entrée dans la vie adulte. Les étudiants sont une population en transition vers l’autonomie, ils font leurs courses eux-mêmes… Et ils sont souvent soumis à des contraintes économiques, ou de temps. Ils doivent apprendre à s’organiser, avec des emplois du temps parfois chargés.

Vous avez donc réalisé une enquête sur l'alimentation des étudiants de l’UBS. Comment avez-vous procédé ?

J'ai conçu un questionnaire abordant plusieurs thématiques : l’organisation des repas, la fréquence et lieu de consommation, le budget, les motivations à cuisiner... Le questionnaire a été validé par le service de santé étudiante avant d'être diffusé auprès des étudiants. J’ai pu analyser les réponses de 175 étudiants, des trois campus de l’UBS et de toutes les composantes.

Quels sont les principaux résultats ?

D’abord, j’ai remarqué que les étudiants les plus intéressés par la cuisine sont généralement… ceux qui possèdent déjà certaines bases culinaires ! Autrement dit, ceux qui savent cuisiner ont davantage tendance à vouloir s'améliorer et à expérimenter de nouvelles recettes. Ils ont davantage tendance aussi à planifier leurs repas, et à avoir une façon de s’alimenter plus structurée, avec trois repas par jour. À l'inverse, ceux qui ne maîtrisent pas les bases peuvent se sentir moins concernés. Ils se disent « moins motivés », mais ce manque de motivation est plutôt lié à un manque de connaissances en cuisine.

 

Les étudiants sont-ils bien équipés pour cuisiner ?

Globalement, oui. Environ 70 % ont un four, et la grande majorité a au moins un micro-ondes, des plaques de cuisson et un réfrigérateur. En revanche, je note que les étudiants en résidence universitaire sont les moins bien équipés.

Ont-ils une alimentation équilibrée ?

Les réponses sont partagées, environ 40 % considèrent leur alimentation équilibrée, tandis que d'autres ne sont pas certains. J’ai observé en tout cas que leur alimentation n’était pas très variée : elle tourne tout de même beaucoup autour des féculents ! Peut-être y a-t-il un manque de repères sur ce qu'est une alimentation équilibrée ? Ce serait intéressant d'approfondir cette question avec des actions de sensibilisation.

Le point avec Claire Guéry, médecin et directrice du SSE de l'UBS, et Nolwenn Nicolle-Peron, infirmière du SEE de l’UBS

L’alimentation est un thème prioritaire de prévention pour les services de santé étudiante.

"Nous nous étions déjà aperçus que certains étudiants sautaient leurs repas, par manque de temps, de matériel ou de budget. C’est ce qui nous a encouragé à organiser, depuis 2022 et en partenariat avec des associations, des ateliers culinaires sur les campus : d’une part des ateliers sans inscription dans des lieux de passage comme les halls des composantes, où les étudiants peuvent s’arrêter quelques minutes, et d’autre part des ateliers plus poussés où les étudiants ont pu cuisiner des repas complets.

Les résultats de l’enquête de Cécile ne nous ont pas surpris, mais nous interpellent. Elle a par exemple mis en lumière la question de la motivation : ce qui freine le passage à l’action pour certains étudiants, ce n’est pas simplement un manque d’envie de cuisiner, mais aussi d’un manque de connaissances et de repères. Cela nous encourage à continuer à adapter nos interventions. Il nous faut toucher cette population qui dit ne pas être intéressée par la cuisine pour leur montrer qu’une alimentation équilibrée, c’est possible même avec peu d’argent et peu de temps. "

 

 

Crédits photographiques : ©Université Bretagne Sud. Service Communication