Un projet grandeur nature pour trois étudiantes en sciences de la vie et de la terre

Un projet grandeur nature pour trois étudiantes en sciences de la vie et de la terreRelevé de sols, inventaires de la faune et de la flore… Ce semestre, trois étudiantes de troisième année de licence ont littéralement mis les mains dans la terre pour réaliser l’inventaire biologique d’un terrain agricole. Un exercice pratique et concret qui vise à fournir de précieuses données pour un projet agroécologique.

À Moustoir-Ac, Olivier cultive une quarantaine de légumes sur une parcelle qu’il occupe avec sa famille depuis trois ans. Son projet ? Nourrir localement la population avec des légumes bio… Mais aussi encourager la biodiversité et capter le carbone. Mais le temps lui manque parfois pour réaliser les observations et relevés nécessaires à son projet agroécologique. « On n’a pas toujours le temps de lever le nez des travaux de la ferme », confie-t-il.

Qu’à cela ne tienne ! Noah, Blanche, et Emma ont relevé le défi !

 

Sur le terrain, l’apprentissage grandeur nature

Inscrites en troisième année de Licence Biologie générale et Licence Sciences de l'Environnement, les trois étudiantes se sont lancées dans ce projet de terrain dans le cadre du cours Biologie et physiologie végétales.

Première visite sur la ferme : fin janvier. Annette Gervois, leur enseignante, est présente pour poser les bases. Les conditions météo sont excellentes. Air glacé, grand ciel bleu. Olivier accueille les étudiantes de bon matin avec un café avant d’entamer la visite : un vaste terrain en pente, une serre, une rivière, des arbres plantés en grand nombre, un chêne majestueux estimé à 300 ans…

 

 

« En biologie, on parle évidemment beaucoup d’environnement. Et la réalité de l’environnement, c’est aussi beaucoup de zones agricoles. C’est important pour les étudiants de connaître ce monde-là » souligne Annette Gervois. Pour Blanche, c’est une découverte : « C’est nouveau pour moi d’appréhender la question de la biodiversité sous cet angle. Je suis étonnée par la richesse de la biodiversité présente ici. »

 

Autonomie et méthode scientifique

« Développer l’autonomie des étudiantes est aussi l’un des objectifs de ce projet » précise Annette Gervois. Après cette première approche guidée, les étudiantes sont donc autonomes pour la suite du travail.

« Nous avons voulu comprendre comment la culture et la topographie du terrain, marqué par une forte pente, influencent la faune, la flore et les caractéristiques du sol » expliquent les étudiantes.

À l’aide d’outils mis à disposition par la faculté des sciences, elles ont réalisé trois carottes sédimentaires : l’une en haut de la pente, dans une zone où Olivier envisage de créer une mare, une autre au milieu de la parcelle cultivée, et une dernière en bas, près de la rivière. En laboratoire, elles ont analysé les échantillons et réalisé des tests de sédimentation.

Mais le travail ne s’arrête pas là : « On a aussi réalisé des relevés botaniques, posé des pièges à insectes… Une matinée, nous sommes venues faire un inventaire des oiseaux. On a observé de nombreuses espèces : des passereaux, des mésanges à longue queue… Des rapaces aussi. Et pour les mammifères, on a installé des pièges photo près du cours d’eau, là où nous avions repéré des indices de présence. Résultat ? Loutre, blaireau, lapin, sanglier, chevreuil… »

 

 

Les étudiantes se sont donné pour mission de dresser un inventaire de la biodiversité du site pour identifier les auxiliaires de cultures potentiels, afin qu’Olivier puisse exploiter ces données dans son projet agroécologique.

« C’était une super occasion d’être sur le terrain. Et c’était la première fois que je mettais en place de A à Z un protocole scientifique. Je ne m’attendais pas à être aussi emballée par le projet », confie Noah.

Les étudiantes se sont rendues une demi-douzaine de fois à Moustoir-Ac. « On s’était fixé beaucoup d’objectifs, on voulait tout faire et tout tester ! » racontent-elles.

Ce projet, mené avec enthousiasme, illustre parfaitement l’articulation entre théorie et pratique, et notre crédo à l’UBS : chez nous, les études, c’est sur le terrain !

 

 

Crédits photographiques : ©Université Bretagne Sud. Service Communication