Quand le droit rencontre l’improvisation… en prison

Quand le droit rencontre l’improvisation… en prison : une expérience humaine et pédagogique hors du communÀ la Faculté de Droit et de Science Politique de l’Université Bretagne Sud, certains cours ne se déroulent pas toujours en amphithéâtre. Cette année, six étudiants ont pris part à une aventure singulière : dix séances d’improvisation théâtrale en milieu carcéral, au contact direct de détenus de la maison d’arrêt de Vannes.

Participants projet improvisation prison

Cette activité d’ouverture (AO), encadrée par Yohann Delaunay, un comédien professionnel et coach d'improvisation, avait pour but de développer des compétences d’expression, d’écoute et de gestion des émotions. Mais elle a surtout offert un espace de rencontre inédit, loin des clichés et des statuts. Le projet s’est conclu par une représentation devant un jury composé composé de personnels administratif et enseignant de la Faculté et responsable en charge du projet à la maison d'arrêt, puis d'un moment de convivialité entre les participants.

« Ce qui m’a marqué, c’est à quel point, pour les détenus, ces activités comptent. Le lien avec l’extérieur, ils le cherchent vraiment. Ça les aide à évoluer et à mieux envisager leur sortie. »

Un terrain neutre, une bulle d’humanité

L’improvisation, avec sa spontanéité et ses règles de coopération, a permis de créer un espace hors du temps, où les rôles sociaux s’effacent.

« Le naturel de nos échanges, c’est ça que je retiens. Le temps d’un instant, dans le parloir, on oubliait ce qui nous entourait. On jouait, on improvisait… et en fait, on travaillait sur nous-mêmes. »

« Ce que j’ai aimé, c’est le côté éphémère du projet. On se rencontre, on joue, on apprend… c’était comme un papillon. »

Une leçon de droit… et de vie

Loin d’être une simple parenthèse, l’expérience entre en résonance avec le parcours juridique des étudiants. Elle donne chair aux concepts abstraits de justice, de peine, de réinsertion.

« C’est hyper important, dans un cursus de droit, de comprendre le fonctionnement concret de la justice. On oublie qu’on est en prison. C’est une expérience profondément humaine. »

« Au départ, on pourrait croire que deux mondes s’opposent : étudiants en droit et détenus. Mais en fait, on était juste des personnes, dans une bulle. Il y avait de la bonne humeur, beaucoup de bienveillance. »

Une initiative à renouveler

L’expérience a marqué les participants, étudiants comme détenus. Face à son impact humain, pédagogique et symbolique, la Faculté reconduira ce partenariat les années à venir.

 

Crédits photographiques : ©Faculté Droit & Science Politique