Ingénieures à l’ENSIBS : Talents au féminin

Ingénieures à l’ENSIBS - Talents au fémininÀ travers six portraits de femmes, trois enseignantes-chercheuses et trois étudiantes, nous mettons aujourd'hui en lumière des parcours passionnés, des engagements forts et des visions singulières du métier d’ingénieur. Qu’elles soient expertes en génie civil, en génie industriel ou en innovation numérique, elles partagent toutes une même ambition : faire évoluer l’ingénierie, la rendre plus inclusive, plus humaine, plus durable. Leurs témoignages sont autant de sources d’inspiration pour les générations futures.

Fanny GUENNOC

Enseignante-chercheuse

Spécialité Génie Industriel 4.0

 

Fanny Guennoc est enseignante-chercheuse dans la spécialité Génie Industriel à l’ENSIBS. Si son cœur de métier est tourné vers l’industrie du futur et l’organisation des systèmes de production, c’est avant tout par l’humain qu’elle aborde sa discipline.

Dans son environnement familial, Fanny a grandi avec une double sensibilité : la rigueur technique d’un côté, et l’attention portée aux autres de l’autre. C’est sans doute ce qui l’a naturellement conduite à envisager l’ingénierie comme une science au service des personnes et des organisations.

Au fil de son parcours, Fanny s’est forgé la conviction que les ingénieurs de demain devront être non seulement des techniciens compétents et aussi des professionnels capables de comprendre les dynamiques humaines, de prendre des décisions éthiques et de gérer des situations complexes en tenant compte des personnes qu’elles concernent.

 

Fanny accorde une grande importance à ces dimensions souvent sous-estimées dans les formations d’ingénieurs : les sciences sociales, l’éthique professionnelle. Elle aime rappeler à ses étudiant.es que derrière chaque procédé industriel, il y a des personnes : des équipes à coordonner, des décisions à prendre avec un impact social et environnemental.

 

Ce regard humaniste, elle le cultive également à travers des projets pédagogiques où les étudiant.es sont amenés à travailler sur des problématiques concrètes mêlant innovation technique et réflexion sociétale : intégrer des technologies en tenant compte de leur acceptabilité sociale, imaginer des solutions industrielles qui favorisent la qualité de vie au travail.

« Ingénieur aujourd’hui, c’est aussi savoir écouter, comprendre et décider pour et avec les autres. Les sciences sociales sont incontournables. »

 

Seynabou TAMBEDOU

Etudiante

5e année ingénieur, spécialité Génie Industriel 4.0

Apprentie ingénieur de recherche au CNRS

 

Seynabou Tambedou est en dernière année de formation à l’ENSIBS, en spécialité Génie Industriel 4.0. Elle effectue actuellement un stage de recherche au CNRS, dans le cadre d’un projet ambitieux : évaluer les impacts écologiques et économiques des jumeaux numériques. À travers ce travail, elle développe un outil d’aide à la décision basé sur des équations qu’elle a elle-même modélisées, permettant de quantifier les émissions de CO₂, la consommation énergétique et l’utilisation de ressources abiotiques.

Son parcours est marqué par une volonté affirmée de devenir ingénieure depuis le lycée. Après un bac scientifique, elle a suivi un DUT en maintenance industrielle, avant d’intégrer l’ENSIBS. Elle incarne une ingénierie tournée vers l’innovation, la durabilité et la recherche appliquée.

 

« Je fais bouger l’ingénierie, car je participe à modéliser les indicateurs environnementaux et économique du jumeau numérique. »

 

Anaëlle GIRAUD

Etudiante

Spécialité Génie Industriel 4.0

Apprentie ingénieur en prévention environnement à la Marine Nationale

 

 

Anaëlle Giraud est en alternance à la base navale de Brest, au sein du service de prévention environnement. Elle y évalue les risques chimiques dans les laboratoires de la Marine nationale, en analysant les produits, les procédures et les conditions de travail. Elle met en place des plans d’action pour prévenir les maladies professionnelles et améliorer la sécurité des agents.

Son projet professionnel est clair : devenir pompier professionnelle. Elle fait partie des étudiantes issues du partenariat entre le BUT HSE et l’ENSIBS, qui permet à des jeunes engagés dans les métiers du secours de poursuivre jusqu’au niveau ingénieur. Pour Anaëlle, l’ingénierie est un levier pour protéger les autres, anticiper les risques et agir concrètement.

 

« Je participe à faire bouger l’ingénierie car j’ose. Dans ce travail, il faut savoir saisir les opportunités ou se les créer.»

 

Caroline DELAHAYE

Etudiante

5e année ingénieur, spécialité Génie Civil 4.0

BIM Manager chez VINCI Facilities

 

« Je fais bouger l’ingénierie, car c’est elle-même qui m’a donné les clés pour y arriver. »


Caroline Delahaye se destinait à l’architecture, mais c’est finalement le BIM (Building Information Modeling) qui lui a ouvert les portes de l’ingénierie. Aujourd’hui en alternance chez Vinci, elle conçoit des maquettes 3D pour des projets industriels et met en œuvre une approche collaborative et systémique du bâtiment.

Elle voit dans l’ingénierie un terrain d’exploration permanent, où la curiosité, la rigueur et la créativité se rencontrent. Son parcours est une démonstration de résilience et d’adaptation, mais aussi de passion pour les outils qui transforment concrètement les façons de concevoir et de construire.

 

« Elle m’a appris à comprendre les systèmes, à résoudre des problèmes complexes et à créer du lien entre les acteurs autour d’un même objectif. Aujourd’hui, je mets cette approche en action grâce au BIM — un outil concret, collaboratif et moteur de changement sur le terrain. »

 

Nihel KETATA

Enseignante-chercheuse

Spécialité Génie Civil 4.0

 

Nihel Ketata est enseignante-chercheuse en génie civil à l’ENSIBS. Docteure en mécanique des matériaux, elle a soutenu une thèse sur l’impression 3D de matériaux biosourcés pour des applications en automobile.

Son parcours est marqué par une curiosité constante et une volonté de relier la recherche, l’enseignement et l’innovation.

Inspirée par son père, ingénieur et enseignant en Tunisie, Nihel a toujours vu l’ingénierie comme un levier pour comprendre, expérimenter et transmettre. Elle intervient aujourd’hui sur des modules liés aux matériaux, au dimensionnement bois, à l’impression 3D et au BIM.

Elle aime relier les notions théoriques à des applications concrètes, et aider ses étudiants à faire le lien entre les équations et le terrain.

 

« Je fais bouger l’ingénierie en explorant sans cesse de nouveaux terrains. L’enseignement, la recherche, l’innovation : tout est lié. »

 

Lemya HANIFI HACHEMI AMAR

Dr., Enseignante-chercheuse

Spécialité Génie Civil 4.0

 

Lemya est docteure en génie civil. Elle a réalisé sa thèse à l’étranger, portant sur la modélisation multi-échelle des structures en matériaux avancés. Avant de rejoindre l’ENSIBS, elle a occupé un poste de maîtresse de conférences dans une université à l’étranger. Elle connaît déjà bien l’Université Bretagne Sud (UBS), où elle a effectué plusieurs stages durant son doctorat, gardant d’excellents souvenirs de cette période, notamment de la ville de Lorient.

En 2023, elle découvre une offre d’emploi sur LinkedIn pour un poste d’enseignante-chercheuse contractuelle à l’ENSIBS. Elle décide de postuler, est classée première au concours de recrutement, et intègre l’équipe le 30 août 2023.

Elle fait aujourd’hui partie de l’équipe Génie Civil 4.0, une spécialité tournée vers le numérique, qui utilise des outils innovants comme le BIM (Building Information Modeling), qu’elle a découvert à l’ENSIBS. Elle a notamment accompagné les élèves de 4e année au BIM World à Paris, une expérience riche en échanges et en découvertes.

En tant qu’enseignante-chercheuse, elle enseigne plusieurs modules liés au génie civil, participe à la construction des plannings, et occupe également le rôle de référente égalité femmes-hommes de l’école. Elle est tutrice de 9 apprentis, un rôle qu’elle apprécie particulièrement pour la proximité qu’il permet avec les étudiants.

 

Très investie dans la pédagogie de terrain, elle organise régulièrement des visites de chantier avec les élèves. Ces moments sont pour elle essentiels : ils permettent aux étudiants de faire le lien entre la théorie et la réalité du métier.

 

Son parcours et son engagement dans la recherche

Après un Master 2 en construction civile et industrielle, Lemya est classée deuxième à un concours de doctorat, qu’elle mène jusqu’à son terme avec une soutenance en 2019. Elle a publié plusieurs articles scientifiques dans des revues indexées, renforçant ainsi son intérêt pour la recherche.

Pour elle, la recherche est une véritable passion. Elle apprécie tout particulièrement le processus de rédaction, les échanges scientifiques, et la satisfaction de voir ses travaux publiés. Elle affirme souvent qu’elle continuera à faire de la recherche toute sa vie.

 

Pourquoi l’ingénierie ? Pourquoi l’enseignement ?

Depuis l’enfance, Lemya est fascinée par les chantiers et le monde de la construction. Très tôt, elle savait qu’elle voulait devenir ingénieure. L’enseignement, quant à lui, est une vocation naturelle, héritée de son père, instituteur. Elle a grandi en observant son engagement et sa passion pour la transmission du savoir. Une phrase de son père l’a particulièrement marquée : « L’enseignement, c’est partager un savoir avec les autres. »

Cette vision l’accompagne au quotidien. Pour elle, enseigner, c’est bien plus que transmettre des connaissances : c’est aussi apprendre la patience, s’adapter à chaque élève, et rester curieuse. Elle voit chaque défi comme une opportunité de grandir, pour elle comme pour ses étudiants.

 

Un message aux jeunes filles qui souhaitent devenir ingénieures

À toutes celles qui rêvent de devenir ingénieures, Lemya adresse un message fort : « On trouve toujours des solutions, même quand les obstacles semblent insurmontables. Il ne faut jamais abandonner, et toujours aller jusqu’au bout de ses rêves. »

Elle considère le métier d’ingénieure comme un défi passionnant, un engagement pour construire le monde de demain. Son conseil : « Foncez, croyez en vous, et faites briller votre talent ! »

 

 

Crédits photographiques : ©Ecole d'Ingénieurs (ENSIBS)