Planète-conférences -Surfaces anti-biofilm et anti-fouling à impact environnemental réduit.

Planète-conférences - Surfaces anti-biofilm et anti-fouling à impact environnemental réduit.Conférence de Karine REHEL à Vannes.

La conférencière Karine REHEL

Karine REHEL, Professeur au Laboratoire de Biotechnologie et de Biochimie Marine, Université Bretagne-Sud

 

Surfaces anti-biofilm et anti-fouling à impact environnemental réduit

La prévention de la formation de biofilm bactériens sur les surfaces constitue un enjeu tant scientifique qu’économique. En effet, cette prolifération conduit à de nombreux problèmes de santé publique (maladies nosocomiales), économiques (dysfonctionnement et détérioration accélérées des installations) ou environnementaux (introduction d’espèces invasives par colonisation des carènes des navires. La conception de surfaces antibiofilm et/ou antifouling s’appuie généralement sur deux stratégies distinctes : la libération de molécules actives par dégradation contrôlée de matrices polymères (biocides release) et la diminution des forces d’interactions fouling/support (fouling release). Les contraintes sociétales conduisent à la recherche de solutions les plus neutres d’un point de vue toxicologique et écotoxicologique. Néanmoins, à l'heure actuelle, aucune de ces solutions n’est pleinement satisfaisante pour les industriels.

 

Les recherches menées au LBCM s’appuient sur ce contexte environnemental, industriel et économique en étudiant parallèlement plusieurs stratégies.

  •  Industrialisation d’un revêtement antifouling érodable à base de polymères biodégradables et à taux réduits de biocides. Ces travaux réalisés en partenariat avec un industriel reposent sur i) la validation de la synthèse du polymère à l’échelle semi-industrielle (synthèse de plusieurs kilos), ii) l’optimisation de la formulation par l’utilisation de plans d’expérience en jouant sur les facteurs (nature et taux des ingrédients) et les réponses (activité antifouling).
  •  Développement de surfaces Fouling-Release (approche physique) à base de silicones modifiés. Les travaux consistent à proposer une surface à base de PDMS amphiphiles, associant des unités hydrophobes (PDMS) et hydrophiles. Ces surfaces « ambiguës », inhospitalières préviennent l’attachement des organismes en modulant leur conformation et en exposant différentes fonctionnalités en réponse à leur environnement.

Parallèlement, le LBCM développe des outils dédiés à l'évaluation des performances de surfaces anti-biofilm et anti-fouling avec notamment des tests dynamiques in-situ visant à reproduire les mouvements d'un bateau et des études in-vitro pour contrôler différents paramètres expérimentaux.