Planète-conférences-Paysage, biodiversité et qualité de l'eau : quand les sociétés du passé s'en mêlent !

Planète conférences - Paysage, biodiversité et qualité de l'eau : quand les sociétés du passé s'en mêlent !Conférence de Yannick MIRAS à Vannes.

Le conférencier Yannick MIRAS

Yannick MIRAS, Ingénieur de Recherche CNRS,Histoire Naturelle de l’Homme Préhistorique (HNHP, UMR 7194, CNRS), Muséum National d’Histoire Naturelle (Paris)

 

Paysage, biodiversité et qualité de l'eau : quand les sociétés du passé s'en mêlent ! le 13 février

Protéger nos paysages, préserver la qualité de nos lacs, freiner l’érosion générale de la biodiversité sont des enjeux scientifiques majeurs, dont on parle quotidiennement dans le contexte de changement global qui est le nôtre. Aussi, la mise place de stratégies durables de gestion et de conservation s’avère aujourd’hui primordiale pour préserver la qualité de nos écosystèmes et en restaurer les services rendus. Ces questions sont particulièrement d’actualité en Auvergne avec le projet d’inscription de la Chaine des Puys et de la Faille de Limagne au patrimoine mondial de l’UNESCO (http://www.chainedespuys-failledelimagne.com/). En effet, ce projet incite à l’établissement de modèles de gouvernance viables et adaptés, garantissant à la fois la qualité environnementale et le développement socio-économique de ces territoires ruraux (agro-sylvo-pastoralisme, activités récréatives, zones résidentielles etc.). C’est pour contribuer à répondre à ce challenge scientifique qu’une équipe pluri-institutionnelle et interdisciplinaire a développé, ces dernières années, une recherche autour du lac hyper-eutrophe d’Aydat (837 m d’altitude), dans le Puy-de-Dôme, et dont l’angle d’attaque est bien particulier : en quoi et comment les connaissances sur les relations étroites tissées au cours des millénaires entre le climat, les sociétés du passé et leur environnement sont utiles pour éclairer le présent et pour apporter des solutions efficaces. Le voyage proposé porte sur près de 7 millénaires, voyage au cours duquel, nous comprendrons pourquoi les paysages de ces montagnes, encore trop souvent qualifiés de « naturels », sont en réalité le fruit des activités humaines, depuis les premiers paysans et pasteurs du Néolithique jusqu’aux systèmes de gestion des ressources naturelles complexes et diversifiés du Moyen Âge ou des Temps modernes. Ces paysages ont donc une forte valeur historique et patrimoniale, en plus de leur valeur biologique. Nous verrons également comment l’environnement végétal, évoluant autrefois sous l’influence prééminente du climat, est modelé par la main de l’homme dès le début de l’Âge des métaux puis construit à partir de l’Antiquité. Nous mettrons souvent en évidence des impacts anthropiques et comprendrons que dès la Préhistoire, les activités humaines ont une influence sur différents processus écologiques et sur le fonctionnement des écosystèmes lacustres, notamment le statut trophique de l’eau. Cette recherche paléoenvironnementale souligne la très grande vulnérabilité qui caractérise les paysages et les lacs de montagne. Bien sûr, une longue accumulation d’impacts anthropiques sera dévoilée avec, parfois, des réalités complexes, comme les liens non univoques entre Sociétés et Biodiversité végétale. La possibilité de mettre en perspective les trajectoires évolutives de ces écosystèmes permettra d’analyser la part relative des effets de mémoire ou d’héritages dans ces milieux en lien avec ces occupations anciennes. Bref, c’est le coup d’œil de l’histoire pour mieux comprendre le présent et donner des clés pour préparer l’avenir.