" C’était un peu notre bateau à nous "

" C’était un peu notre bateau à nous "L’UBS a 30 ans ! 30 ans d’histoire et d’anecdotes. Alors pour l’occasion, on a discuté avec celles et ceux qui ont vu et fait grandir notre université. Épisode 2 de cette série d’articles : Claire Sallic, Sandra Vessier et Laurence Perennes racontent leurs débuts au centre Kerneur. Si les murs étaient décrépis, l’ambiance, elle, n’avait rien de morose. Récit d’un démarrage à l’huile de coude.

« Le terrain de boules est toujours là », notent Claire Sallic, Sandra Vessier et Laurence Perennes, un matin de mai à Lorient. À deux pas du Paquebot, les trois collègues arpentent l’emplacement de l’ancien centre Kerneur, aujourd’hui méconnaissable.

 

Elles sont aujourd’hui respectivement directrice du service de la vie étudiante et des campus, directrice du service des affaires internationales et responsable du pôle recrutement à la direction des ressources humaines. Leurs bureaux sont désormais répartis entre la Présidence, la Faculté des sciences et celle des lettres, langues et sciences humaines. Mais toutes les trois ont commencé ici, dans les années 90, dans un bâtiment un peu cabossé.

Bienvenue à Kerneur

Du centre Kerneur, il ne reste presque rien. Seul le terrain de boules témoigne encore de cette époque. Le reste des murs a disparu, après avoir hébergé tour à tour une école, un restaurant universitaire, une école des beaux-arts… et des services de l’Université Bretagne Sud naissante.

 

Sandra est la première à poser ses cartons à Kerneur, quelques temps après son arrivée à l’UBS. « Il n’y avait plus de places au Paquebot » retrace-t-elle. Claire et Laurence, alors collègues au service de la formation continue, la rejoignent peu après.

 

Le bâtiment, lui, sent déjà le vécu. Claire se rappelle sa stupeur en découvrant, par hasard, qu’un escalier menaçait de s’effondrer. « Le service de santé étudiante, qui était à l’étage, a dû déménager en urgence. » L’aménagement des lieux est original. « Il y avait des toilettes qui donnaient directement sur une salle de classe », note-t-elle.

 

L’environnement, lui, est animé. « Vous vous souvenez des boulistes qui nous ont demandé s’ils pouvaient faire cuire une tête de veau sous le préau ? » lance Claire, amusée. Quant à l’alarme, elle sonnait souvent, et pas toujours pour tester le système. Le quartier réservait parfois des situations cocasses.

« Cette période nous a soudées »

Et pourtant, malgré les murs défraîchis, c’est une vraie dynamique qui s’installe. « Il y avait une belle coopération entre services. On partageait beaucoup » raconte Claire. Arrivée depuis peu du Québec, elle apprécie la liberté laissée pour tester, expérimenter.

 

Sandra, elle, évoque les bons souvenirs qu’elle garde de cette époque. « C’était très convivial. » Laurence acquiesce : « Cette période nous a soudées. Les équipes sont restées proches. C’était un peu notre bateau à nous. »

 

Progressivement, les services quittent Kerneur, au gré des constructions nouvelles. Claire est la dernière à partir en 2014 et le centre est rayé des adresses de l’université. Le bâtiment est démoli quelques années après.

 

Aujourd’hui, c’est une résidence étudiante qui a pris place à l’angle des rues Comtesse-de-Ségur et Gaston-Le Lain. Les bâtiments, flambants neufs, sont sortis de terre en 2024. Les trois collègues s’arrêtent un instant devant la clôture. Claire raconte : « J’ai une réunion ici bientôt, sur le logement des étudiants à Lorient. »

 

En tournant le coin de la rue, une surprise : l’ancien panneau “Accès Centre Kerneur” est toujours là, oublié sur un mur. L’occasion d’immortaliser la balade avec une photo souvenir.

 

Cet article fait partie de la série « Ils racontent l’UBS ».

Lire l’épisode 1 « Prière de ne pas nourrir les maîtres de conf »

 

 

Crédits photographiques : ©Université Bretagne Sud. Service Communication