3 minutes pour convaincre : les doctorants de l’UBS à l’épreuve
3 minutes pour convaincre : les doctorants de l’UBS à l’épreuveOn vous présente les 7 doctorantes et doctorants de l’UBS en route pour les sélections locales de Ma Thèse en 180 secondes.

Leur mission ? Expliquer leur sujet de recherche avec pédagogie, humour et émotion, et raconter leur quotidien et les enjeux de leurs travaux de recherche… en seulement 3 minutes et une diapositive !
Histoire de s’échauffer, on leur a demandé de nous présenter leurs travaux en quelques mots.
Si vous voulez en savoir plus : rendez-vous à Brest (ou sur YouTube) le 7 mars pour les sélections locales.
Oumaima SALHI
Institut de recherche Dupuy de Lôme
Sa thèse : Évaluation de risques environnementaux des nanoparticules et leurs interactions avec les microplastiques et le cadmium sur les organismes aquatiques
« Les pollutions en mer et sur les espaces littoraux par des plastiques sont devenues importantes. On l’a vu très récemment avec la pollution en Finistère par des milliers de billes plastiques (les Granulés Plastiques Industriels) qui ont été remises en suspension après la dernière tempête.
Il importe de mieux comprendre les effets écotoxiques, notamment de concentrateurs de micropolluants, de ces plastiques.
Mon étude apporte des résultats nouveaux sur la toxicité de ces particules qui retournent à l’homme via la chaîne alimentaire : des microalgues absorbent des polluants, celles-ci sont ingérées par l’huître qui peut finir dans notre assiette. Sachez que l’huître filtre 5L d’eau, polluée ou non, par heure. C’est cette transmission des contaminants que j’aborde au cours de ma thèse.
Une anecdote de chercheur ? Ah quelle surprise de voir le cœur d’une huître battre ! »
Yves RITTER
Laboratoire de biotechnologie et chimie marine
Sa thèse : Développement de nouvelles stratégies de bioconversion pour la synthèse de PHA bactériens de type PHACOS et étude de leurs propriétés antibactériennes et antisalissures
« Mes travaux cherchent à développer une solution au problème de colonisation bactérienne qui impacte de nombreux domaines comme le maritime, le médical et l’agroalimentaire. J’étudie et synthétise des plastiques bactériens appelés PHACOS à l’aide de bactéries marines. Ce matériau biosourcé me permet de concocter des revêtements capables de lutter contre l’adhérence de bactéries nocives et le fouling marin.
Ces revêtements innovants proposent une alternative plus respectueuse de l’environnement aux matériaux issus des énergies fossiles et aux peintures biocides.
En votant pour ma potion, vous soutenez une recherche au service de la santé, de l’écologie et de l’innovation ! »
Maelenn LE MENER
Institut de recherche Dupuy de Lôme
Sa thèse : Détermination de la capacité thermique massique et des chaleurs latentes de changement de la phase des métaux liquides à haute température par lévitation aérodynamique
« On pourrait croire que les métaux sont des matériaux qu'on maîtrise entièrement, mais leur comportement à haute température, une fois fondus, reste un champ de recherche actif. D'autant plus qu'on les rencontre fréquemment dans l'industrie : pour les soudures, les alliages ou la fabrication additive.
Ma thèse a pour but d'étudier leurs propriétés, un sujet à la fois théorique et avec des applications industrielles concrètes. Derrière ces études sur les matériaux, le but est d'optimiser les procédés et de limiter les défauts de fabrication, pour économiser de l'énergie et des ressources. »
Izelenn DUFOUR
Laboratoire de biotechnologie et chimie marine
Sa thèse : Étude des interactions organismes/revêtements hydrophiles lors de la formation du biofouling
« Les peintures antifouling actuelles étant nocives pour l'écosystème marin, il est essentiel de développer des alternatives plus respectueuses.
J'explore donc l'utilisation d'un composé biosourcé et j'étudie comment les propriétés des surfaces influencent la colonisation des organismes marins. En parallèle, j'analyse les modifications moléculaires induites par ces interactions afin de concevoir des revêtements limitant leur adhésion.
Mais travailler avec le vivant, c'est un peu comme s'occuper d'enfants capricieux. Certains jours, tout fonctionne comme prévu et on obtient les résultats attendus (par exemple qui concordent avec la littérature). Mais le lendemain, avec les mêmes paramètres, ces organismes peuvent décider de faire grève, sans raison apparente (peut-être parce qu'il pleuvait, qui sait ?). C'est ce qui rend le travail avec le vivant si fascinant… et parfois totalement déroutant. »
Anna DENIEL
Laboratoire de biotechnologie et chimie marine
Sa thèse : Nouveaux ingrédients enrichis en protéines extraits d'espèces d'algues cultivées en Bretagne pour le secteur de la restauration hospitalière
« On vit de plus en plus vieux, mais on veut aussi rester en forme. Le problème, c’est qu’avec l’âge, on perd de la masse musculaire, et ça peut vite devenir un handicap au quotidien. En parallèle, il faut aussi trouver des alternatives aux protéines animales, parce qu’on ne pourra pas continuer à produire et consommer de la viande comme on le fait aujourd’hui. Alors imaginez un monde où un simple burger aux algues peut répondre à ces deux défis : préserver votre santé et celle de vos proches tout en respectant l’environnement.
On parle de plus en plus de protéines alternatives, mais les algues, elles, restent un peu dans l’ombre. Mon travail, c’est de leur donner une vraie place dans notre alimentation en expliquant pourquoi elles sont une solution d’avenir, notamment dans la restauration hospitalière.
Une anecdote ? Quand j’ai commencé ma thèse, je pensais travailler en blouse blanche avec des pipettes et les algues séchées. La réalité ? Enfiler des bottes, nettoyer des bassins d’algues et sentir la mer à longueur de journée. Qui aurait cru que devenir chercheur, c’était aussi porter une vareuse de marin ! »
Vincent COUILLARD
Institut de recherche Dupuy de Lôme
Sa thèse : Étude mécanique de structures composites à fibres hybrides Lin/Carbone
« Mon travail met en lumière un paradoxe : des voiliers de course innovants, propulsés par le vent, mais dont la construction génère une empreinte carbone importante. Pour répondre à ce défi, ma thèse explore les composites hybrides à fibres de lin et de carbone, qui pourraient offrir une alternative plus durable.
Je développe un modèle numérique permettant d’anticiper leurs performances et leurs limites, afin de lever les incertitudes qui freinent leur adoption.
Cette approche ne se limite pas au nautisme : elle pourrait s’étendre à d’autres secteurs où l’optimisation des matériaux est essentielle pour réduire l’impact environnemental des structures. En vulgarisant mon sujet, j’espère montrer aux étudiants que la recherche, c’est explorer des solutions innovantes et applicables à des enjeux concrets. »
Ilias BEN BAHAFFA
Institut de recherche Dupuy de Lôme
Sa thèse : Modélisation multiphysique de l'expulsion interfaciale dans le cas du soudage par résistance par point
« Aujourd’hui, l’industrie automobile utilise largement le soudage par point pour assemblage des véhicules. Ce procédé, bien que maîtrisé, présente encore des défauts, comme l’expulsion, qui peut affaiblir les assemblages et entraîner du gaspillage.
Pourquoi ce phénomène se produit-il, même lorsque les réglages respectent les normes ? C’est la question à laquelle j’essaie de répondre. Pour cela, j’utilise la simulation numérique, un outil qui permet de recréer virtuellement le procédé et d’analyser des paramètres impossibles à mesurer en conditions réelles. Ces simulations offrent une nouvelle façon d’étudier ces défauts de fabrication et d’identifier des pistes d’amélioration pour des assemblages plus robustes et plus fiables. »
Crédits photographiques : ©Université Bretagne Sud. Service Communication