700 km à vélo ! Les scientifiques du projet VéloClimat sont arrivés à bon port

700 km à vélo ! Les scientifiques du projet VéloClimat sont arrivés à bon portNos scientifiques-cyclistes sont arrivés à Rotterdam ! Partis le 27 juin de Saint-Jean-La-Poterie (Morbihan), ils ont pédalé jusqu’aux Pays-Bas : plus de 700 km pour la recherche !

Du 27 juin au 6 juillet 2025, une équipe de scientifiques du CNRS et de l’Université Bretagne sud, membres du Lab-STICC, s’est rendue à vélo à Rotterdam (Pays-Bas) depuis la commune de Saint-Jean-La-Poterie dans le Morbihan, afin de participer à la douzième conférence internationale sur le climat urbain (ICUC12). Le nom de ce projet un peu fou ? Le projet VéloClimat.

 

 

Collecte de données

L’objectif de ce périple d’une dizaine de jours et de plus de 700 km, outre la participation de l’équipe à la conférence : servir la recherche.

 

Grâce à des capteurs installés sur leurs vélos, les scientifiques ont collecté tout au long de leur voyage des mesures micro météorologiques (comme la température de l’air), des mesures de pollution (comme les microparticules ou le niveau sonore), mais aussi des mesures physiologiques (comme le rythme cardiaque ou la température corporelle des cyclistes).

 

 

Ces données permettront de mieux comprendre l’impact du changement climatique, et notamment des vagues de chaleur, sur les conditions de déplacement et de pratique du vélo.

Canicule et pluie battante

Il ne vous aura sans doute pas échappé qu’en ce début d’été, les conditions météo n’étaient pas vraiment idéales pour la pratique du vélo. Et de fait, nos scientifiques n’ont pas été épargnés. En Picardie, à Amiens, en pleine canicule, les capteurs se sont emballés : « 34°C de température d'air et jusqu'à 50° de température radiative du bitume noir des routes » détaille Matthieu Gousseff, scientifique membre de l’équipe.

 

Sous une pluie battante en Hollande, sur des kilomètres de piste cyclable plate et sécurisée aux Pays-Bas, sur les chemins rocailleux de Bretagne ou dans les montées interminables des Alpes Mancelles, les chercheurs ont pu comparer leur ressenti et les mesures objectives de leurs instruments.

 

L’expérience était aussi un véritable crash test pour leurs outils de mesure. « Cela nous a permis de voir comment les capteurs résistaient aux longues sessions de mesures » note Matthieu Gousseff.

Participation citoyenne 

Le projet VéloClimat est aussi un projet de science participative et collectif.

 

Pendant leur périple, des « thermo parties » ont été organisées dans 5 villes étapes. Les participants étaient invités à réaliser eux-mêmes les mesures dans les quartiers de chaque ville étape avec des particularités propres : présence de zones de fraicheur, nature et formes de l’occupation humaine…

 

Pour cela, les scientifiques les ont équipés de plus petits capteurs, des capteurs « low-cost » affectueusement surnommés « lance patates » en raison de leur drôle de forme. Connectés via Bluetooth à un téléphone, ces capteurs conçus par les scientifiques du Lab-Sticc envoyaient des données toutes les demi-secondes.

Chaque session s’est terminée par un moment convivial de restitution et d’échange autour des enjeux du dérèglement climatique, notamment sur les mobilités douces et les activités physiques en ville.

 

 

« Les thermo parties ont permis de collecter des données dans des conditions météo et des paysages urbains très variés, offrant des perspectives d'analyse prometteuses. Elles ont aussi et surtout permis des échanges directs avec des citoyens engagés dans la pratique du vélo et préoccupés par le dérèglement climatique » résume Matthieu Gousseff.

 

 

Avant de commencer l'analyse de toutes les données recueillies, les chercheurs de l'équipe ont formé certains de leurs pairs à l'usage du logiciel GeoClimate et présenté un modèle de prédiction de l’Îlot de chaleur urbain, bouclant ainsi la boucle entre la donnée et le terrain, la société civile et la communauté scientifique.

 

À suivre pour les résultats !

 

 

Écoutez l’équipe dans l’émission Carnets de campagne (France Inter)

 

VéloClimat est soutenu financièrement par la Fondation GEOMANUM, sous l’égide de la Fondation CNRS.

 

Crédits photographiques : ©Université Bretagne Sud.