Table ronde
Table ronde - Les enjeux énergétiques à MadagascarDans le cadre du projet TRANGA, la table ronde sur les enjeux énergétiques à Madagascar s'est déroulée le 19 mars 2025, à l'IST d'Antananarivo en présence de la délégation de l'Université Bretagne Sud et de l'Université de La Réunion.
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Les enjeux énergétiques à Madagascar
À l’occasion du séminaire du projet PeA_2/TRANGA qui s’est déroulé du 17 au 20 mars 2025 à l’Institut Supérieur de Technologie d’Antananarivo à Madagascar, une table ronde s’est tenue le mercredi 19 mars 2025.
Les intervenants
Mr Frédéric BEDEL, Responsable du dispositif TRANGA de l’Université Bretagne Sud (UBS), a animé, en tant que maître de séance cette table ronde. Il a été appuyé par son homologue à l’Institut Supérieur de Technologie d’Antananarivo (IST-T), Pierrot RANJARANIMARO. De nombreuses autres personnalités des divers secteurs d’activités de Madagascar, de France et de La Réunion sont intervenues :
- Mme Rolland Maminiaina RANDRIANARIVELO, coopération allemande, changement climatique
- Mme Sylvia RAKOTOARISOA, Cheffe de service efficacité énergétique, Ministère de l’énergie à Madagascar
- Mr Mohammed SADEQ, Directeur Général ENDUMA
- Mr Luc RAKOTONDRAJAONA, Directeur Général de l’IST d’Antananarivo
- Mr Eric SAMBATRA, Enseignant chercheur à l’IST de Diego
- Mr Thibaut COLINART, Enseignant chercheur à l’Université Bretagne Sud
- Mr Jean-Philippe PRAENE, Enseignant chercheur à l’Université de La Réunion
Les grands défis énergétiques à Madagascar
Le sujet principal de la table ronde porte sur les enjeux énergétiques à Madagascar. Chaque intervenant a énuméré les grands défis énergétiques à relever dans les années à venir à Madagascar selon leur champ de compétences et leur niveau d’expertise. Cette problématique a été exposée sur différents aspects notamment sur l’environnement, les formes d’énergies accessibles à tout le monde, la production de l’énergie, l’analyse de la situation actuelle (enjeu de la consommation), l’usage urbain voire bâtimentaire, le territoire et la diversité.
Sur chaque aspect, des exemples ont été énumérés.
Mme Rolland Maminiaina RANDRIANARIVELO avait évoqué « l’accès aux ressources, la disponibilité et la durabilité des ressources » comme grands défis énergétiques.
De son point de vue, Mme Sylvia RAKOTOARISOA a cité l’accès à l’électricité comme étant le premier grand défi énergétique que Madagascar doit relever dans les années à venir. Elle a poursuivi en explicitant les conséquences engendrées telles que la limite de l’accès à l’éducation, aux soins de santé et aux opportunités économiques. D’autres défis à redresser sont la transition vers les énergies renouvelables, la gestion durable des ressources énergétiques et les cadres institutionnels et règlementaires.
Du côté industriel, M Mohammed SADEQ a souligné les défis sur deux volets notamment l’énergie pour les industriels et l’énergie pour les citoyens. À Madagascar, seul 25 % des malagasy ont accès à l’électricité (Source : JIRAMA).
Dans le secteur bâtimentaire, M Jean-Philippe PRAENE, a exposé les défis basés sur les appels de puissance importants impliquant des besoins considérables par rapport à la consommation.
D’après Thibaut Colinart, le grand défi est l’enjeu de la consommation, c’est-à-dire d’utiliser la bonne énergie au bon endroit et au bon moment. « Il faut identifier les modes de fonctionnement sur les procédés industriels : faire un audit qui fera une analyse exhaustive pour appréhender cet usage énergétique et le mettre au regard des besoins » a poursuivi l’enseignant chercheur de l’UBS pendant son intervention.
Eric SAMBATRA quant à lui, a orienté ses réponses par rapport à la zone sur le territoire. Jusqu’à présent, il n’y a pas de solution d’électrification rurale en marche, ce qui représente un grand défi pour le monde rural. Selon lui, c’est toutes les formes d’énergies qui constituent le défi mais pas uniquement l’électricité, par exemple la cuisson. L’exploitation de bois de chauffe est, actuellement, presque 75 à 80%. Dans le pacte énergétique, les grands défis se situent sur deux volets notamment l’électricité et la cuisson propre. Le problème d’électrification, majoritairement dans le monde rural, est la source de revenu. L’usage productif de l’électricité est à propulser. L’État malagasy vise pour 2030 une augmentation de plus de 40% de la production dans le Pacte énergétique. Pour avoir ces ressources et atteindre cet objectif, les établissements comme les IST mettent en place des formations de techniciens qualifiés pour les opérateurs. D’après lui, une électrification ne concerne pas uniquement la technique mais également les volets transversaux, la disparité des villages. D’où le recours aux mini-réseaux.
Enfin, pour le Directeur Général de l’IST-T, l’utilisation de cette énergie même est l’un des défis. D’où l’essence du projet TRANGA qui a permis de mettre en place, sur le territoire malagasy, des nouvelles offres de formation en licence et bientôt, en master, en double diplôme, dans le domaine de l’énergie pour répondre à ces enjeux et aux besoins des entreprises. Grâce au dispositif TRANGA, des cadres capables d’utiliser cette énergie seront mises à disposition sur le marché du travail (foyer, industrie).
Crédits photographiques : ©IST-T