Archives 2012-2013
Archives 2012-2013
A l'écoute de l'océan Indien : séismes, baleines et icebergs
Le conférencier, Jean-yves ROYER
Directeur de recherche au CNRS CNRS-UBO-IUEM Domaines Océaniques.
A l'écoute de l'océan Indien : séismes, baleines et icebergs
Le Laboratoire Domaines Océaniques de Brest (UBO et CNRS) s'est engagé dans une surveillance acoustique long terme de l'océan Indien austral à l'aide d'un réseau d'hydrophones autonomes, immergés dans la colonne d'eau. Ce réseau, relevé tous les ans depuis 2010, enregistre en continu les sons de l'océan sur une région de près de 2000x2000km. L'objectif est d'une part de capter l'activité sismique et volcanique de faible intensité, qui échappe aux réseaux sismologiques terrestres, d'autre part de recenser la présence de plusieurs espèces de baleines en voie de disparition et d'observer leur migration saisonnière dans une région du globe difficile d'accès.
Plantes carnivores ?
Le conférencier, Pierre Emmanuel DURAND
Maître de conférences à l'Université de Bretagne Sud.
Plantes carnivores ?
Une plante est dite "carnivore" si elle est capable d'attirer et de capturer des proies afin d'en assimiler tout ou partie pour subvenir à ses besoins. La découverte de cette anomalie dans la chaîne alimentaire classique remonte au XVIIIe siècle. Ces plantes ont depuis suscité une immense fascination, aussi bien au sein du monde scientifique que parmi le grand public.
Nous sommes tous africains
Le conférencier, Michel BRUNET
Professeur du Collège de France, Chaire de Paléontologie humaine.
Origine et évolution de la famille humaine
La notion de l'existence de fossiles humains est très récente, de l'ordre de 150 ans. Mais qui est l'ancêtre, où et quand est-il apparu? ... sont toujours des questions d'actualité.
Dans les années 80, les hominidés anciens sont uniquement connus en Afrique Australe et Orientale, mais le fait que les plus anciens soient Est Africains a conduit Y.Coppens (1983) à proposer le paléoscénario East Side Story : l'hypothèse de la savane originelle.
Depuis 1994 la M.P.F.T.(*) prospecte et fouille dans le désert du Djourab (Nord Tchad) où successivement elle a mis au jour un nouvel australopithèque, Australopithecus bahrelghazali, surnommé Abel (3.5 Ma), le premier trouvé à l'ouest de la vallée du grand Rift (Brunet et al., 1995 & 1996) et plus tard un nouvel hominidé (surnommé Toumaï) Sahelanthropus tchadensis Brunet et al., 2002 du Miocène supérieur (7 Ma). Ce plus ancien hominidé connu est une découverte majeure qui montre que l'hypothèse d'une origine australe ou orientale du clade humain doit être reconsidérée. En fonction de ces nouvelles données l'histoire des hominidés anciens et de leur origine doit être reconsidérée dans le cadre de nouveaux paradigmes. De plus ces deux Hominidés constituent deux nouvelles pierres angulaires qui confirment à nouveau la prédiction de notre origine Africaine faite par Charles Darwin dès 1871.
(*) La Mission Paléoanthropologique Franco-Tchadienne (MPFT) dirigée par Michel Brunet, est une collaboration scientifique internationale entre le Collège de France, l'Université de Poitiers, l'Université de N'Djamena et le CNAR (N'Djamena). La MPFT regroupe maintenant plus de 60 chercheurs de 10 nationalités. Ce programme de recherches pluridisciplinaires est financé par le CNRS (EDD & ECLIPSE), l'ANR, le Ministère de Affaires Etrangères (DGCID Paris, SCAC N'Djamena) et la NSF (RHOI).
Pi, une aventure commencée il y a 4 000 ans
Le conférencier, Jean Brette
Ancien chef du département mathématiques et informatique du Palais de la Découverte
Pi, une aventure commencée il y a 4 000 ans
Le nombre Pi est sans doute la constante mathématique la plus célèbre. Sa découverte, sa détermination approchée, l'étude de ses propriétés, traversent l'histoire des mathématiques, et certains des plus grands mathématiciens - Archimède, Leibniz, Newton, Euler, Gauss, Ramanujan, .. et bien d'autres - y ont consacré quelques uns de leurs efforts. A chaque époque, l'apparition de nouvelles méthodes, ou de nouveaux outils, fit naître de nouvelles questions, témoignant de la curiosité et de l'imagination des mathématiciens. On se propose de survoler ces 4 000 ans d'histoire.
La matière à l'échelle atomique : 100 ans de cristallographie
Le conférencier, Laurent Guérin
Maitre de conférences à l’Université de Rennes 1; Institut de Physique de Rennes UMR UR1-CNRS 6251
La matière à l'échelle atomique : 100 ans de cristallographie
L'observation des solides et en particulier des cristaux est loin d'être récente. Dans l'antiquité, les gemmes telles que les diamants, les saphirs ou les rubis fascinaient déjà par leur forme facettée et leur aspect translucide et coloré. Nous savons maintenant que ces propriétés sont profondément liées à la structure de la matière à l'échelle atomique mais pendant des siècles, elles sont restées totalement incomprises. Lorsque en 1912 Max Von Laue irradia un cristal avec des rayons X et observa que ces rayons X étaient déviés, il mit en évidence que les cristaux étaient formés d'un empilement périodique d'atomes . Il posa ainsi les bases de la science de la cristallographie. Nous verrons comment en 100 ans, cette science nous a permis de comprendre la relation intime entre les propriétés et la structure de la matière que ce soit en chimie, en physique ou en biologie. Nous verrons aussi comment cette science a évolué et a été bouleversée en 1982 par la découverte des quasicristaux par Dan Shechtman, prix de Nobel de Chimie 2011.
Leçons d'archéologie pour le temps présent à travers les fouilles interdisciplinaires
La conférencière, Isabelle Catteddu
Archéologue responsable d'opération à l'INRAP et Docteure en Archéologie de l'Université Paris 1 Sorbonne.
Leçons d'archéologie pour le temps présent à travers les fouilles interdisciplinaires
Au cours de ces trente dernières années, le développement de l'archéologie préventive a permis de mettre en évidence des milliers de sites et de renouveler en profondeur de nombreuses données historiques. C'est le cas notamment pour la période du premier Moyen Age (5e-11e siècles).
Certains de ces sites, fouillés sur plusieurs hectares, ont fait l'objet d'études interdisciplinaires (comme Châteaugiron en Ille-et-Vilaine ou Saleux en Picardie). Ces approches à différentes échelles permettent de restituer les activités rurales, de la Préhistoire à nos jours et d'étudier les habitats ruraux en lien avec leur environnement et les paysages, autorisant ainsi une "archéologie du territoire et de l'environnement". Il est en effet possible, à travers ces vestiges ténus, de mieux comprendre comment les hommes du passé se sont appropriés leurs espaces de vie et comment ils les ont façonnés. Le paysage rural se révèle dynamique, ni musée ni décor, mais riche en héritages, en transformations et en créations. Les recherches interdisciplinaires nous renseignent sur une gestion durable des espaces ruraux, la construction des territoires mais également sur la gestion des ressources, la santé et le climat.
Les sciences arabes : De l'héritage gréco-indien à leur circulation en Europe(VIIIe-XVe siècles)
Le conférencier, Ahmed DJEBBAR
Professeur émérite Université des Sciences et Technologies de Lille.
Les sciences arabes : De l'héritage gréco-indien à leur circulation en Europe (VIIIe-XVe siècles)
Dans une première partie, seront présentés les facteurs qui ont pu favoriser la naissance d'une nouvelle tradition scientifique en Méditerranée orientale puis les éléments essentiels concernant les sources scientifiques anciennes (mésopotamiennes, persanes, indiennes et surtout grecques) qui ont permis cette naissance.
Dans une seconde partie, seront exposées les grandes orientations de cette tradition dans les différentes disciplines qui ont été pratiquées.
Dans une troisième partie seront évoquées les contributions d'autres foyers scientifiques méditerranéens au développement des sciences arabes (Egypte, Andalus, Maghreb) et la circulation d'une partie de cette production scientifique en Europe à partir de la fin du XIe siècle.
Les fraudes et les mauvaises conduites scientifiques
Le conférencier, Kamil FADEL
Chef du département Physique Palais de la découverte - Universcience.
Les fraudes et les mauvaises conduites scientifiques
Aux yeux du grand public la science progresse grâce à ses piliers que sont la raison et l'objectivité. Cette vision idéaliste et parfaite de l'activité scientifique est également largement partagée par les scientifiques eux-mêmes. L'histoire des sciences montre pourtant que le scientifique est souvent guidé par une conviction intime ou diverses motivations. On accuse les conduites qui sont loin d'être exemplaires et qui conduisent à des échecs, mais on les oublie toutes les fois où elles permettent une avancée...